Natacha Atlas, la voix voyageuse entre deux rives

Natacha Atlas, la voix voyageuse entre deux rives

Valéry B nous présente son artiste de la semaine dans sa chronique habituelle. Née au carrefour des cultures, la voix de Natacha Atlas est une traversée : l’Orient se mêle à l’Occident, la tradition aux pulsations modernes. Natacha Atlas chante les frontières, les exils, les dualités ; elle fait danser le oud, la langue arabe, l’électronique, le jazz, comme autant de ponts entre ce qui sépare et ce qui unit.

Yalla Chantde l'album Diaspora (1995) est l’une des premières pierres de la voix solo de Natacha Atlas. Elle fusionne rythmes orientaux, ambiances électroniques, et un chant en arabe qui vous enveloppe immédiatement. C’est une invitation à la fête intime, au voyage intérieur, tout en gardant une force profonde une affirmation : voici une artiste qui va au-delà des frontières culturelles et stylistiques.

 


Issue de l’album Halim (1997), Amulet engage ce dialogue entre Orient et Occident qui caractérise Natacha. Le morceau mêle la douceur du chant oriental et la puissance des instruments modernes, les percussions, les effets — tout cela lui donne une dimension presque mystique. Amulet est à la fois charme et défi, féminin et souverain.


Interprétation de la chanson de Françoise Hardy, le morceau Mon Amie La Rose le goût de Natacha pour la réinterprétation, pour l’adaptation. Elle n’efface pas l’original : elle y ajoute ses couleurs. Sa voix, à la fois douce et empreinte d’une légère fissure, offre une autre dimension à cette mélodie déjà connue, la rendant intime, presque confidentielle.



Paru en 1999 sur l’album Gedida, One Brief Moment est plus posé, presque contemplatif. Les arrangements sont moins dansants, plus atmosphériques, laissant la voix de Natacha flotter, jouer avec les silences. On y ressent la nostalgie, le temps qui passe, les souvenirs. Ce contraste avec ses morceaux plus rythmiques met en lumière sa grande amplitude expressive.



Extrait de Ayeshteni (2001), Le Goût Du Pain est un morceau plus doux, accessible, mais toujours porté par la voix unique de Natacha et ses couleurs orientales. La chanson interroge la simplicité : une image, le goût du pain, évoque la vie, la chaleur, la maison. Mais dans sa douce mélancolie se dessine aussi un besoin d’appartenance, un mélange entre ce qui est perdu et ce qui reste.



Natacha Atlas est une artiste de métissage : de langues, de styles, d’émotions. Elle ne se contente pas de traverser les frontières : elle construit des ponts, elle les habite. De Diaspora à Strange Days, on la voit évoluer  passant de l’électro-world à l’acoustique, au jazz, en conservant toujours cette signature : un chant qui vient de très loin, mais qui parle à chacun.

Embarek Foufa

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