Kid Francescoli : «Les tubes sont ce que je préfère faire dans la musique »

Kid Francescoli : «Les tubes sont ce que je préfère faire dans la musique »

Après nous avoir conté sa rencontre et sa rupture avec Julia Minkin dans ses deux premiers albums, Mathieu Hocine, de Kid Francescoli, sort un nouvel opus intitulé Play Me Again. Mais cette fois-ci il n’est pas seul. Finis les griefs du passé, il a fait la paix avec son ancien amour et forme désormais avec lui un duo touchant. Les deux partenaires ont donné naissance à un album incroyablement beau, et sont passés dans les studios de RAJE pour nous raconter la belle et originale histoire qui les lie.

RAJE : Play Me Again est un nouveau chapitre de l’histoire de Kid Francescoli. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?

Mathieu Hocine : C’est un album qui raconte les sujets abordés pendant la tournée de l’album précédent, qui a duré deux ans. Les textes et les musiques, qu’on a écoutés et qu’on a aimés ensemble, nous ont influencés.

Comment s’est construit cet opus ? Comment se sont répartis les rôles ?

MH : Il n’y a pas de méthodologie exacte mais pour faire simple, c’est Julia qui écrit les paroles et c’est moi qui fais la musique. Ça ne se passe pas comme ça sur tous les morceaux. L’un de nous peut déborder sur le registre de l’autre. Cela m’est arrivé, par exemple, de lui proposer des paroles sur des morceaux déjà conçus musicalement.





Play Me Again est une mine à tubes. Certains titres comme The Player sont pop, groovy et efficaces. C’est idéal avant l’été non ?

MH : Merci, car les tubes sont ce que je préfère faire dans la musique. Même si je pense ne pas réussir à chaque fois et pour tout le monde... Pour moi, la meilleure façon de concevoir une chanson, c’est de se dire : « Est-ce un morceau accrocheur ou pas ? » Avec The Player, c’est ce qu’on a voulu faire. Je suis très content de ce morceau parce qu’on a mis beaucoup de temps à le composer. Au début, je n’avais que la ligne de basse, la partie instrumentale. Julia a ensuite posé ses paroles « chantées-parlées » sur le couplet. Je savais qu’on tenait quelque chose d’assez fort. On a mis également beaucoup de temps à faire le refrain. À un moment, ça a même failli partir à la poubelle. Ça aurait été vraiment dommage. Cela prouve bien que la conception d’une chanson nécessite du temps. Entre le couplet et le refrain, il s’est écoulé entre 6 et 8 mois. Ce n’est pas un morceau qu’on a fait comme ça, en une semaine ou deux. Je suis très content du résultat final.

Vous parlez de votre relation passée dans votre musique. Est-ce pour vous un processus cathartique ?

Julia Minkin : Ça part de quelque chose de vrai peut-être… Mais je raconte également des histoires et souvent j’écris des paroles dans lesquelles je me moque de moi. C’est une sorte de dialogue. Je me mets dans la position de la femme triste au cœur brisé parce que c’est plus facile d’écrire ce type de paroles. (rires)

MH : Il y a toujours une vérité au départ. Des fois, ça arrive que ce soit les mots qui créent un autre thème. Mais on peut également juste partir d’une situation toute simple qu’on a déjà vécue, et les mots viennent tout seuls. Ne serait-ce que par les rimes. Cela amène une histoire qui se crée un peu toute seule. C’est un peu pareil avec la musique et les instruments. On peut partir d’une ligne de basse et d’un rythme de batterie, puis ça continue à se construire, et devenir quelques chose qui nous échappe par rapport à l’idée de départ.

Vos histoires sont personnelles mais elles réussissent quand même à devenir universelles. Vous parlez de votre amour mais au final tout le monde s’y retrouve…

JM : Mon prof d’anglais disait : « Ce qui est personnel est le plus universel. » Si on parle un peu des détails de nos vies,  cela touche plus de monde. Alors que si on parle de clichés, ça ne veut plus rien dire.

MH : J’ai l’impression que quand tu vis quelque chose, t’as toujours l’impression d’être le seul être humain de l’histoire de l’humanité à l’avoir vécu. Mais quand tu en parles autour de toi, tu te rends que ce n’est pas forcément vrai. Qu’il s’agisse des angoisses, des peurs ou des pensées folles qui nous passent par la tête dans une même journée. Mais personne n’en parle forcément. Et si tu abordes ces sujets dans une chanson et que quelqu’un s’y retrouve, c’est encore mieux. Il faut être sincère ! Je n’arrive pas à parler sur des personnages que je m’invente. À partir du moment où tu es honnête, les gens arrivent à faire le lien et à se reconnaître dans les paroles.





Jane Birkin et Serge Gainsbourg, plus récemment Benjamin Biolay et Chiara Mastroianni, le monde de la musique a toujours aimé les anciens couples en chanson.  Est-ce que vous pensez faire partie de cette vague-là ?

MH : J’ai toujours été attiré et très influencé par les duos. Que ce soit Gainsbourg et Birkin ou les autres. (Rires) Il y a aussi Nancy Sinatra et Lee Hazlewood par exemple, Niagara ou Elli et Jacno. Le côté duo en musique, pour se parler, se charmer, se séduire, avoir cette relation musicale qui n’est ni amoureuse ni amicale, j’ai toujours trouvé ça inspirant.

Play Me Again serait parfait pour une bande-son de film. Quel est votre rapport au cinéma ?  

JM : On adore ! Je sais que Mathieu est très influencé par le cinéma dans sa musique. Je sais que quand je regarde les films, souvent, je me rends compte que c’est la musique qui crée l’émotion. Et ce, même si on ne l’écoute pas forcément. C’est vraiment très important.

MH : Ce que j’aime dans le fait de faire un album, c’est que tu racontes une histoire. Il y a une intro, un milieu et une fin. Un peu comme dans un film ou un livre. Le cinéma est l’art qui regroupe tout : les images, le son, la musique et l’écriture. La musique de film est donc forcément une influence particulière parce qu’on regarde tous les deux beaucoup de films. Dans certains, la musique est plus importante que l’image. Certaines chansons, qui sont des BO, sont devenues des hits, comme ceux qu’on entend à la radio.

Et idéalement pour quel film auriez-vous voulu faire une BO ?

Peut-être un film qu’on invétérait. Un long métrage réalisé par James Grey  ou par John Cassavetes s’il était encore vivant. Et Jennifer Lawrence dans le rôle de Julia. (rires)

Selon vous quel est le meilleur moment pour écouter votre album ?

JM : C’est un album d’été pour moi. À la mer ou dans un parc, à Paris, quand il fait beau. (rires)

MH : Le dimanche matin, au réveil, avec le petit déjeuner et les fenêtres ouvertes.

Ashley TOLA


Y. EMRAN

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