Golden Years spéciale RAPPEUSES ! Femcees Power !
26 septembre 2024
Golden Years mercredi 25 septembre 2024
Spéciale RAPPEUSES
Nous sommes au milieu des années 80 et, depuis quelques années déjà, le message du hip-hop véhicule haut et fort des valeurs universelles : respect des autres,
dénonciation des injustices sociales, authenticité. Cette culture hip-hop s’oppose à la violence et à la pauvreté qui règnent dans des quartiers défavorisés
des métropoles américaines et devient une réelle porte de sortie pour bien des jeunes de ces communautés. Et pas seulement pour les jeunes hommes
mais aussi pour des femmes, agitées par une soif d’expression qu’elles peuvent désormais assouvir grâce à l’écriture, grâce au rap.
Les premières femcees n’étaient pas extraverties, extravagantes ou encore provocantes. Elles étaient très « garçon manqué » au niveau du style vestimentaire.
Elles étaient aussi « ghetto » que leurs frères, cousins ou amis. Preuve en est dans le clip de Roxanne Shanté « Go On Girl», première rappeuse américaine
reconnue ou encore dans ceux de Yo-Yo et de Da Brat.
Ceci-dit, même si elles ne dévoilent pas encore leur féminité, elles avaient autant de flow et de rythme que leurs confrères.
Les prods disco/funk fusent et font le bon jeu des textes de ces jeunes rappeuses. Certaines vivent un véritable amour envers cette culture qu’elles respirent
jour après jour et qui permet de révéler leur talent. Les filles montrent qu’elles peuvent aussi s’amuser, tout en disant ce qu’elles pensent parce
que c’est bien d’expression qu’il s’agit. D’autant plus que c’est encore plus dur pour une fille d’avoir cette liberté.
Confrontées aux mêmes problèmes que leurs homologues masculins : exclusion, chômage, proches en prison, agressions verbales
et sexuelles, arrestations, problèmes de scolarisation, situation défavorisée, certaines ont voulu se mesurer à la scène pour déverser leur haine.
Pour elles, rapper était un véritable challenge afin de dépasser leur condition et les aider à s’affirmer, déterminer leur personnalité et surtout se placer comme
représentante d’une génération oubliée.
Le hip-hop était plus un moyen qu’une finalité d’où une certaine pudeur et même un détachement par rapport à la féminité.
Avec les années, le style va évoluer et faire place à une véritable féminisation du rap. L’objectif, à travers cette rétrospective, est de montrer qu’il existe beaucoup, beaucoup de rappeuses. En faire un inventaire ne serait pas constructif mais rendre hommage à leur présence sur la scène hip-hop, c’est reconnaître que cette culture est une culture ouverte, respectueuse et que le plus important n’est pas une question de sexe mais d’expression, d’ambition de créativité et surtout de passion. Et la passion n’a pas de genre …
Petit tour d’horizon des pionnières du rap version underground.
PLAYLIST
1 ROXANNE CHANTE "ROXANNE REVENGE " 1984 l’enragée
Roxanne, Roxanne, une diss track sur une femme qui repousse leurs avances, est un succès commercial2.
2 SALT'N'PEPA "LET'S TALK ABOUT SEX" 1991
Preuve que la première ambition des femcees est de se révolter contre l’emprise des hommes sur la vie des femmes.
3 QUEEN LATIFAH "LADIES FIRST" 1989 FEAT MONIE LOVE
4 MISSY ELLOTT "GET UR FREAK ON" 2001
5 LADY .LAISTEE "ARACHNOPHOBIA" 1999 PROTEGEE DE JOEYSTARR
6 KENY ARKANA "J'ME BARRE" 2006
7 DIAMS "LA BOULETTE" 2006
8 CASEY "ENNEMI DE L'ORDRE" 2006
9 WALLEN " A FORCE DE VIVRE" FEAT ABDEL MALIK 2001
10 ALOISE SAUVAGE "JIMY" 2020 CHANTEUSE ET COMEDIENNE
11 BONNIE BANANE "STATUE" 2016 RNB/HIP HOP/SOUL/POP
+ le titre BONUS !