Avec "Elections" les Pussy Riots dénoncent la réélection de Poutine

Avec "Elections" les Pussy Riots dénoncent la réélection de Poutine

Le groupe russe punk-rock-féministe n’a pas attendu la réélection de Vladimir Poutine, dimanche 18 mars, pour lancer un nouveau titre contestataire. Le leader russe à été réélu pour un quatrième mandat avec 76% des voix.

"C’est un jour d’élection en Russie (devinez qui va gagner ??)". C’est avec ce message sarcastique que dimanche matin, jour des élections présidentielles en Russie, les Pussy Riot ont lancé un nouveau titre au nom évocateur, Elections. Une chanson aux accents hip-hop dans laquelle, le groupe encagoulé dénonce la réélection de Vladimir Poutine avec des paroles telles que "durant six ans nous allons nous battre, battre / Nous n’allons pas obéir durant ce mandat".

 

Les paroles, très engagées, ne sont pas les seules vectrices de leur message politique. Le clip met en avant des dessins de l’artiste Oleg Navalny, actuellement emprisonné et qui n'est autre que le frère du principal opposant du président russe, Alexei Navalny, exclu de la présidentielle pour cause de condamnation judiciaire. Une condamnation "arbitraire" et "déraisonnable" selon l'homme politique qui fait l'objet d'une requête devant la Cour européenne des droits de l'homme. Le leader de l’opposition avait par ailleurs dépêché quelques 30 000 observateurs volontaires dans les bureaux de vote à travers la Russie. Des observateurs qui dénoncent depuis, rejoints par des associations, des irrégularités dans la tenue du scrutin.
 


Dans un communiqué joint à la sortie du titre, les Pussy Riot dénoncent, elles, les "arrestations, empoisonnements, tortures, meurtres d’activistes politiques. [...] La censure partout - dans les médias, l’éducation, internet, dans les têtes. [...] Cet événement du 18 mars ne sont pas des élections. Les médias contrôlés par le Kremlin ne laissent aucune chance à quiconque excepté Poutine".

Le groupe, d’abord collectif de promotion des droits des femmes, s’était fait connaître en 2012, lors des précédentes élections présidentielles russes. Deux membres du groupe, devenu le fer de lance de la contestation contre la main mise sur le pouvoir de Vladimir Poutine, avaient été condamnées à deux ans de camps de travail après une «prière punk» dans la cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou en 2012.


Margaux Deygas

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