eXistenZ

04 juillet 2024

Cette semaine, la chronique cinéma se distingue par un format un peu particulier : au lieu de se concentrer sur un seul film, nous aborderons deux œuvres, bien que datant d'époques différentes. Ce choix n'est pas anodin, il s'explique par le cycle de rétrospectives et de ressorties de classiques organisé par le Sémaphore cet été. En ces temps sombres, il est parfois nécessaire de prendre du recul, de se tourner vers le passé pour mieux comprendre le présent et anticiper l'avenir. Ainsi, nous parlerons des "Moissons du ciel" de Terrence Malick et de "eXistenZ" de David Cronenberg.

 

"Les Moissons du ciel", bien que ne figurant plus à l'affiche du Sémaphore, mérite d'être mentionné. Chef-d'œuvre absolu de 1978, ce film se distingue par une des plus belles photographies de l'histoire du cinéma. Situé dans les vastes espaces américains du début du vingtième siècle, le film de Malick est une parabole sur la manipulation, les mensonges et la trahison. Disponible en VOD, c'est une œuvre incontournable pour tout cinéphile, même si vous avez manqué sa ressortie en salle.

 

Passons maintenant à "eXistenZ" de David Cronenberg, projeté une fois par jour au Sémaphore pendant quelques semaines. Ce film est emblématique de l'œuvre du réalisateur canadien, abordant des thèmes récurrents comme le corps, les niveaux de réalité, la virtualité et la création. Plongée dans un futur où les consoles de jeu vidéo se connectent directement à la colonne vertébrale et sont constituées de matières organiques, "eXistenZ" propose une réflexion profonde sur le cinéma et ses personnages. Porté par Jude Law et Jennifer Jason Leigh, ce film, bien que datant de 1999, reste d'une étonnante modernité tant sur la forme que sur le fond. À voir absolument.

 

L'été au Sémaphore est également marqué par diverses rétrospectives et adaptations, notamment des romans de Marcel Pagnol, soulignant l'ancrage régional du cinéma. Une rétrospective d'Akira Kurosawa, avec la ressortie de "Les Sept Samouraïs", côtoie des œuvres de Luchino Visconti et un cycle François Truffaut. Parmi les chefs-d'œuvre projetés cet été, on peut citer "La Garçonnière" de Billy Wilder, "Napoléon" d'Abel Gance ou encore "Paris, Texas" de Wim Wenders.

 

En parallèle, le festival "Une Salle sous les Étoiles" accueille Michel Hazanavicius en invité d'honneur. Nîmes peut se féliciter de posséder un cinéma d'art et d'essai de cette qualité. À une époque où les pires idées se propagent sur les réseaux sociaux, l'importance de ces lieux culturels est cruciale. Il est impératif de les soutenir, surtout en cette période pré-électorale où la culture, non lucrative et résistante au divertissement facile, est plus menacée que jamais. Aller au cinéma est essentiel, mais voter l'est tout autant pour assurer la pérennité de ces espaces.

 

Pour conclure, bien que ni Terrence Malick ni David Cronenberg ne soient directement liés, nous écouterons une reprise du magnifique chant de résistance de Leonard Cohen, "The Partisan", interprétée par Electrelane.


Copyright© 2024 RAJE. Tous droits réservés.