RAJE fait Son Festival /// Hector Obalk et la Peinture Moderne par Adeline Avril

RAJE fait Son Festival /// Hector Obalk et la Peinture Moderne par Adeline Avril

L’histoire de la peinture en moins de deux heures: Nouveau Parcours

 

Qu’est-ce qui fait courir Hector?

 

Aimez-vous la peinture? oui/non

 

Si oui, allez voir ce spectacle/si non, allez voir ce spectacle (bien sûr le festival off est sur sa fin mais vous pouvez le retrouver à paris, au théâtre de l’Atelier, notamment, dès la rentrée, et, on l’espère, au off 2023)

 

Après une brillante carrière dans la production d’émissions sur l’art, Hector Obalk est en quelque sorte ce que les américains nomment un late bloomer. En effet, l’homme, écrivain, trublion, se révèle, sur le tard,  dans un exercice périlleux, à savoir la conférence-spectacle. Tout à fait décomplexé par rapport à la dimension de plus en plus “one man show” que prennent ses différents spectacles consacrés à la peinture, il développe un style bien à lui sans se corrompre, fidèle jusqu’au bout de son sourire de sale gosse à sa passion pour la peinture.

L’année dernière, nous avions vu la première partie du dyptique, consacré à la peinture classique. C’était certes une version compressée pour le format “festival off”, néanmoins le pari était réussi, les experts sortaient contents de voir ainsi reconnue leur marotte, les débutants se sentaient plus intelligents en sortant, alors que tous avaient pleuré de rire, ce qui en soit, déjà était un beau cadeau.

(Retrouvez l’interview qu’il avait alors donné à Pierre AVRIL sur les podcasts de Raje)

 

“Je vous donne mon avis pour que vous vous fassiez votre propre opinion, je n’ai pas forcément raison”

 

Hector Obalk est-il possédé?

 

Oui. Il est possédé par son sujet, il prend feu sur scène, sa passion le rend passionnant, même quand il fustige ou moque sans vergogne aucune une œuvre que vous chérissez, un artiste que vous tenez pour un génie.

A tout moment vous êtes confronté à son érudition fiévreuse, son autodérision, sa verve échevelée proche d’un professeur Rollin , de l'incontrôlable Luchini ou du meilleur Woody Allen. En même temps qu’il vous explique pourquoi non, votre enfant de deux ans ne peut pas “faire du Picasso” il vous confronte au cheminement même de l’artiste en vous forçant à voir en grand, par exemple, dans la partie “art moderne” de son spectacle présenté à Avignon cette année, comment l'artiste en recherche avance, dessinant un taureau, passant d’un crayonné très complexe proche de la cuirasse à la simplification ultime de l’épée de la tête et de l’animal en quelques lignes, ce en 9 ou 10 étapes, laissant tout le chant au “regardeur” que vous êtes,pour forger sa propre image à partir de l’oeuvre. 

A aucun moment, cette démonstration détaillée n’est lourdement didactique car c’est le moment où, possédé par son sujet et le possédant aussi, il vous installe dans les chaussures de Picasso. Non ce n’est pas du gribouillis sur le coin d’une table, c’est un travail qui est le fruit d’une sensibilité extrême que les mots ne suffisent pas à décrire dans un jargon d’initié. Et justement, Monsieur Obalk n’emploie pas de jargon. Il ne prend pas le risque de nous perdre, nous spectateurs, en nous mettant à distance d’une appréciation sensible et esthétique inatteignable et décourageante.

 

Hector Obalk est-il un pédagogue? Indéniablement. 

Il pratique ce que certains nommeront vulgarisation mais que l’époque m’amène plutôt à nommer “deuxième chance” de comprendre la peinture à travers les âges même si d’ennuyeux professeurs ont gaché vos premières expériences concernant les arts en général et la peinture en particulier, je précise ici, peinture: matière appliquée avec un outil sur une toile ou du papier ainsi que diverses techniques, telles la gravure, l’eau forte et autres. Il pratique une pédagogie toute personnelle de l'irrévérence, une irrévérence salutaire qui permet de prendre du recul, de confronter votre opinion à ses propres partis pris et provocations humoristiques.

 

Hector Obalk Fait t il un show familial?

Et bien, j’ai vu cette accroche dans certains médias enthousiastes et c’est vrai que l’aspect visuel pregnant mais aussi les belles envolées musicales de ses deux jeunes accompagnateurs créent une ambiance magique autant qu’immersive qui peut correspondre à la sensibilité d’un enfant. Reste qu’une lecture différente est possible, grâce à une certaine gauloiserie baroque et curieusement distinguée. J’imagine que cela en fait un spectacle qui peut être vu en famille, en effet.

 

Hector Obalk est-il un show man?

En raccourci, je dirais que ce monsieur est un sacré numéro. En homme de télévision, en expert, en écrivain, il est doté d’une expérience et d’un bagout qui l’amène à maîtriser les ficelles, le rythme d’un one man show. C’est déjà le gage d’une qualité assurée en termes d’efficacité. Mais il y a dans ses conférences spectacles quelque chose de la noblesse du show dans son désir de divertir et d'amener le spectateur à la satisfaction finale. Il y a, aussi, un je ne sais quoi de plus qui tient tout simplement à la singularité d’un surdoué un peu perché qui n’a pas peur d’ajouter un brin de très sain cabotinage. Oui, Monsieur Obalk danse, il bouge son corps comme aucun professeur d’histoire de l’art ne le fera jamais à l’université. Sa façon désacralisée ou dédramatisée, de regarder la peinture, comme la vie, vous arrache des (fous) rires à des moments incongrus. Débutants comme initiés trouvent leur compte dans ce show dont la star est la peinture, et Obalk le guide charismatique, prêt à tout pour vous convaincre que la peinture peut vous ouvrir les portes de la perception.

Adeline Avril

 

LE SITE D'HECTOR OBALK


Pierre Avril

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