God Save The Nîmes

God Save The Nîmes



Nous sommes le lendemain des obsèques de la reine Elizabeth II. Son décès a ému le monde entier, le Royaume-Uni en premier. Alors même si ça se passe outre-manche, quelques français et même quelques Nîmois ont exprimé un petit pincement au cœur à l’annonce de sa disparition le vendredi 8 septembre.

 

C’est le cas par exemple de Jean Christophe Fossard et Christian Magro, les deux frères gérants du bar Le Big Ben, niché dans une petite rue entre Victor Hugo et l’Écusson. D’ailleurs, une soirée spéciale en mémoire de la monarque a été organisée le soir de son décès, avec le drapeau du Union Jack en berne. Jean-Christophe, qui a passé huit ans à Cambridge et Oxford, décrit la reine comme représentative de cette classe britannique, ce côté un peu kitch qui séduit tant de français.

 

Mais même sans être amoureux du Royaume-Uni, où qu’on soit, la présence d’Elizabeth II impressionne. Un règne de 70 ans, avouons-le, ça en jette !

Mais cette longévité ne suffit pas à expliquer cette admiration que beaucoup d’anglais portent à la reine. Pour certains, elle paraît un peu démesurée.

 

Alors, en tant que franco-britannique, je vais tenter d’expliquer pourquoi on l’aime tant, et pourquoi elle laisse un énorme vide à son ultime départ.  Je me suis basée sur des témoignages d’anglophones ici et là-bas, ainsi que sur ma propre expérience outre-manche. Attention, les éléments que je vous donne sont partiels, il y a une part d’inexplicable, voire de mystère.

 

Même Jean Christophe, notre Nîmois amoureux de l’Angleterre dit que c’est quelque chose d’indéfinissable. Les anglais eux-mêmes peinent à l’expliquer à leurs voisins continentaux. Par exemple, Claire Savarino, écrivaine anglaise installée à Nîmes, essaie désespérément à trouver un équivalent français. Tentative échouée, car le mieux qu’elle ait pu trouver, c’est Johnny Hallyday, et en tant que franco-britannique, je tiens à affirmer que ce n’est pas du tout équivalent.

 

Alors quelques éléments pour comprendre ce profond respect envers la reine. D’abord, elle est partout, et pour la plupart des britanniques, elle a toujours été. Sur les timbres, les billets de banque, et le mot « sa majesté » figure dans l’appellation de plusieurs administrations nationales, tels les impôts.

Elle fait un peu partie de notre culture. Enlever la tête de la reine des timbres par exemple, c’est comme si on enlevait l’image du crocodile de nos petits pâtés nîmois.

Bref, Elizabeth II est un peu notre marque de fierté. Et avouons-le, toute nation a besoin d’avoir une source de fierté nationale, quelque chose qui la fait briller, quelque chose dont on peut l’envier.

 

Et face à notre concurrent hexagone, c’est assez difficile ! On ne brille pas par notre cuisine, ni par notre météo, et encore moins par notre protection des ménages face aux crises financières (au passage, là-bas, le bouclier tarifaire, les familles peuvent s’asseoir dessus!).

 

Alors la reine représente quelque chose d’immuable, sur lequel on peut toujours compter.  J’ai eu l’occasion de parler à deux Américaines membres de l’association BritsNîmes. Elles cette reine qui, je cite, n’est « jamais entachée par toutes ces bêtises qu’on voit sur les personnalités connues chez nous ».

 

Enfin, elle n’a jamais menti au peuple, et a veillé à ne jamais exprimer son avis personnel. Ce n’est pas si simple qu’on ne le croit. Et si la nation anglaise s’est habituée aux mensonges de son Bojo, elle peut se consoler dans l’intégrité de sa majesté.

 

Concluons néanmoins par du local. Je vous recommande Le Big ben, 5 rue Maubet, pour expérimenter l’ambiance pub et goûter quelques plats typiques. Ouvert du lundi au samedi de 18h à 2h. Billard, bière et british vibes !

 

Ensuite, côté lecture, et en particulier lecture jeunesse, sachez que l’autrice Claire Savarino écrit des livres bilingues pour nos petits. Il s’agit de la collection “Where’s Romeo”, inspiré de son fils de 5 ans. Elle permet d’initier les plus jeunes à l’anglais ou au français de façon ludique.

 

Enfin, pour ceux qui veulent s’entraîner en anglais, rencontrer des anglophones ou simplement passer du temps convivial avec des personnes de cultures différentes, ça vaut le coup de regarder du côté de l’association BritsNîmes !

 Sujet rédigé par Alexandra Portlock

 

 


Alexandre Cussey

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