Episode 14

13 octobre 2019
Je viens de recevoir un courrier de l’ONU, qui m’est personnellement adressé, qui dit « Monsieur, j’ai l’honneur de vous informer que vous avez été nommé ambassadeur-ambianceur pour l’humanité, catégorie poid-lourd.
Veuillez trouver ci-joint votre attestation et votre carte VIP donnant accès à tous les salons grands voyageurs de la SNCF et à des réductions sur les appels vers l’Afrique.
Merci de me faire parvenir les éléments nécessaires afin que je puisse effectuer le virement de l’allocation qui vous est dû à cet effet.
Numéros de carte bleue, date d’expiration et le cryptogramme au dos de votre carte bleue.
 
Signé Maître Professeur N’Kolemana grand marabout et grand medium africain résout tous les problèmes
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Bien je pense qu’une nouvelle ère commence pour nous. Notre grandeur a enfin été reconnu les amis.
Mais nous restons simples, nous restons humbles...
On va donc continuer sereinement à débiter du bon son et à s’aventurer sur les chemins de la cadence chaloupée !
 
Fatimita – Urbano de Castro (Angola)
Rebita d’Angola, encore et toujours !
C’est après de longues années de guérilla contre le Portugal, que l’Angola accèdera enfin à son indépendance.
Ce sera d’ailleurs le dernier pays à se libérer d’une puissance coloniale occidentale, c’était le 11 novembre 1975.
Naîtra alors la République Populaire d’Angola, un état communiste qui ne sera pas accepté par toute la population.
Et c’est sur fond de guerre froide et de ressources minières en abondance que s’en suivront 25 ans de guerre civile.
 
El Manicero Se Va – Afro Festival led by Fantastic Tchico Tchicaya (Congo)
Le grand-père du « Fantastic » Tchico Tchicaya, s’appelait Tchicay' Tchi-tchi et habitait Diosso sur la route menant aux gorges éponymes, les gorges de Diosso, sur les sites des « Boung Mogno », qui se traduit en langue vili, une des 400 langues bantoues parlé en Afrique, par « perte de la vie si jamais tu tombais dans les gorges », ou plus communément appelé « Mboti Kandu », c’est à dire « le bien est une question d'éthique et de principe ».
 
Mi Cumbia – Anibal Velasquez y su Conjunto (Colombie)
En Colombie il l’appelle « le Barbare de l’accordéon » !
Et c’est vrai qu’a bien écouté il a l’air plutôt balaise.
 
Tchakoulaté – Hamad Kalkaba and The Golden Sounds (Cameroun)
Je ne sais pas vous, mais moi ce morceau je le trouve absolument somptueux !
Et je dois remercier Analog Africa, et plus particulièrement Sammy Ben Redjeb, pour une nouvelle fois m’offrir un orgasme auditif.
Attend, je fini de m’essuyer les oreilles...
Et je n’dis pas ça parce que pendant tout le morceau on croirait entendre « éjakoulaté »...
Je n’vais pas rentrer dans une étude de musico parce qu’on est entre nous et on s’en fout, mais bordel...
Le Colonel Hamad Kalkaba Malboum est désormais un officier supérieur de l’armée à la retraite.
Oui c’est lorsqu’il était à l’armée qu’il a enregistré cet album de ouf !
Si c’est ça l’armée, faite la guerre, on fera l’amour.
 
Agua de Clavelito – Johnny Pacheco & Hector Casanova (République Dominicaine)
Deux vieux copains ceux-là !
Ils se sont connus au début des années 70 à New-York, dans le club Happy Casino situé sur Prospect Avenue.
Tu connais ? Normal, le club a fermé depuis !
Johnny est dominicain alors que Hector, lui est cubain.
Tous les deux chantent. Johnny à la flûte et Hector aux percus !
Tu crois que tu vas pouvoir faire quelque chose de toutes ces informations que je te donne ?
Ah ! J’oubliais. Tu viens d’écouter deux des meilleurs artistes salseros qui soient !
 
Do Re Mi Fa Sol La Si Do – Taret Turgot (Guadeloupe)
Compilation issue du label Célini, le mythique label « Célini Disques »
Sur lequel ont été produit beaucoup beaucoup beaucoup de légendes de la musique créole.
Ce morceau donc, est extrait de la compilation « Les Maîtres du Gwo Ka » qui réunit Loyson, Germain Calixte, enfin tous les gran moun de ce style musical, hérité de la période esclavagiste, mais qui reste toujours bien ancré dans les racines et la culture créole.
 
Henrietta – Ali Chukwumah & His Peace Makers International (Nigeria)
Nigeria et Ghana, les deux voisins géants, forment à l’époque des 70’s, un gros pôle créatif musical dans cette région du Golfe de Guinée.
Ça commence avec le Highlife que les deux pays partagent, et de ce tronc commun il y aura diverses extensions comme l’Afrobeat de Fela Kuti par exemple...
Sur ce morceau on est déjà passé sur de l’Afrobeat.
 
Pépé Kalle – Wendo Kolosoy (Congo)
Il est beau ce morceau.
Wendo Kolosoy qui chante cette chanson pour son vieil ami, Jean-Baptiste Kabasele Yampanya wa ba Mulanga, dit Pépé Kallé, disparu quelques années auparavant, en 1998.
Wendo Kolosoy qui a eu la double, la triple vie même !
D‘abord comme boxeur professionnel, puis comme mécano sur les bateaux remontant le fleuve Congo, mais c’est comme chanteur qu’il restera dans l’histoire, puisque c’est l’un des créateurs de la rumba congolaise.
Vous vous souvenez de ce qu’on disait ? La Rumba qui est originellement une musique des caraïbes, qui est arrivée en Afrique vraisemblablement avec les marins qui traversaient l’Atlantique ?
Qui sait si ce n’est pas dans un port que le vieux Wendo a rencontré les rythmes cubains.
 
Servis Kabare – Baster (île de La Réunion)
Le Kabaré, à la Réunion, c’est la fête. Mais pas n’importe laquelle.
C’est la fête, c’est une cérémonie aux ancêtres et c’est une musique particulière : le maloya.
La tradition vient d’Afrique et de Madagascar, mais à la réunion, avec le mélange des cultures, le servis Kabaré réunionnais est influencé par le métissage, malgache, hindou, comorien, catholique...
C’est une cérémonie animiste dédiée aux esprits au cours de laquelle les vivants pouvaient converser avec leurs ancêtres en écoutant la musique et en entrant dans une sorte de trans.
C'est d'elle que relève tout ce qui a trait à la mort et au culte des morts dans ces familles métissées aux ascendances multiples
 
Mi Guajira – Eddie Palmieri (Porto Rico)
Pianiste né à New York, de parents portoricains d’origine Corse, et le monsieur nous joue un morceau de Salsa. C’est à n'y plus rien comprendre !
Il commence sa carrière en 1955, il a un peu plus d’une 40aine d’albums latinos et une 10aine de Grammy en guise de décoration militaire sur le buffet !
Autant te dire que si un jour tu comptes te mettre à la Salsa tu vas pas mal l’écouter...
 
Wendo Ti Mbia – Gatanga Boys Band (Kenya)
Au milieu des années 50 l’industrie de la musique se développe en Afrique et arrive au Kenya un tsunami musical en provenance du Congo.
Ça amène des rythmes nouveaux, des techniques différentes et évidement la Rumba congolaise et plus tard aussi le Soukous dont on entend les influences dans ce morceau.
« C'est sans espoir, la mutation s'amorce » comme dirait un certain Philippe Fragione aka Akénathon. Ce qui aura comme répercussion de modifier les styles déjà en place, et d’en crée des nouveaux.
 
Ochea Special – Paulson Kalu Afrikhanah and His Stars (Ghana)
En ré-écoutant ce morceau de 1971, j’ai reconnu le riff qui est reprit dans « Auntie Fatty » de The Busy Twist. Vous écouterez à l’occasion, c’est assez bien fait.
 
Saramaya – Habib Koité (Mali)
Rendez-vous le vendredi 18 octobre au New Morning à partir de 20h00 pour une soirée concert de Habib Koité.
Petit shoot de balafon et culture mandingue.
Plusieurs fois primé par RFI... ça se sent sur le son qu’on entend que ça va être bien de toute façon.
Allez-y vous ne vous tromperez pas!

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